Merci à tous et bienvenue à l’annonce sur le taux de la réserve pour stabilité intérieure (ou RSI). Aujourd’hui, le BSIF a annoncé que la RSI demeure identique au niveau qui avait été décidé en juin; à 2,5 % du total des actifs pondérés en fonction du risque. Cette décision reflète notre évaluation que les vulnérabilités systémiques demeurent élevées, même si les risques à court terme sont, somme toute, modérés et relativement stables.
En juin, le BSIF avait annoncé qu’il augmenterait le taux de la réserve de 1 % du total des actifs pondérés en fonction du risque, le taux établi en mars 2020 au début de la pandémie, à 2,5 %, à compter du 31 octobre 2021. Cette mesure avait été déterminée en raison des vulnérabilités élevées et croissantes, de la réduction de l’incertitude liée à la pandémie et de la résilience des niveaux de fonds propres de nos banques d’importance systémique intérieure.
Depuis juin, l’endettement des ménages canadiens est demeuré à un niveau élevé et le déséquilibre des actifs sur le marché immobilier s’est légèrement accentué à mesure que le prix des logements poursuit son ascension. Ces vulnérabilités ne sont pas nouvelles. Des niveaux élevés d’endettement signifient que les ménages pourraient être plus limités financièrement advenant un ralentissement économique ou plus vulnérables à une augmentation des coûts d’emprunt. Par exemple, de récentes données suggèrent que les prêts hypothécaires à taux variable sont devenus plus populaires, particulièrement auprès des accédants à la propriété au Canada.
Nous continuons de surveiller ces vulnérabilités de près, y compris les impacts de la pandémie et les risques provenant du déséquilibre persistant entre l’offre et la demande de logements dans certaines villes. Finalement, d’un point de vue externe, les vulnérabilités liées aux niveaux d’endettement à l’échelle mondiale et les faiblesses des chaînes d’approvisionnement continuent encore d’avoir des répercussions pour le Canada.
D’autre part, comme en juin, les risques à court terme sur le système financier sont, pour la plupart, modérés et stables. Mais surtout, les plus grandes banques canadiennes continuent de faire preuve d’une résilience financière robuste. Nous observons également que la reprise économique se poursuit, ce qui est encourageant, même si nous reconnaissons l’incertitude persistante liée à la pandémie, de même que des périodes de volatilité sur les marchés financiers.
Compte tenu des vulnérabilités et des risques actuels, nous pensons qu’il est prudent et approprié de maintenir le taux majoré de la réserve à 2,5 % pour faire face aux préoccupations potentielles à court terme.
J’aimerais prendre un moment pour revenir sur l’objectif de la RSI. Il s’agit d’un des mécanismes à notre disposition qui contribue à l’efficacité du régime de fonds propres, permettant ainsi aux banques de résister aux vulnérabilités. Selon ce concept, les institutions devraient se constituer un coussin durant les périodes de prospérité pour couvrir leurs expositions à certaines vulnérabilités. Ainsi, en temps de crise, les institutions devraient s’en servir pour absorber les pertes et soutenir l’octroi de prêts. Comme nous avons pu le constater durant la pandémie, il s’est avéré crucial de pouvoir accéder rapidement à des réserves de fonds propres utilisables pour accroître la capacité de prêt des banques.
Le taux fixé actuellement correspond au maximum de la fourchette de la RSI que nous avions établie en juin 2018. A l’avenir, afin d’assurer l’efficacité à long terme du régime de fonds propres, nous prévoyons de revoir la conception et la fourchette de la RSI. Ceci s’inscrit dans le mandat du BSIF qui consiste à contribuer à la confiance du publique envers le système financier canadien.
Comme toujours, nous continuons de surveiller les conditions économiques et financières ainsi que les risques et les vulnérabilités du système bancaire, et nous prendrons des mesures supplémentaires si les conditions l’exigent.
Je terminerai en reprenant les commentaires antérieurs du surintendant et en réitérant les attentes continues du BSIF à l’égard du conseil d’administration et de la haute direction des institutions financières fédérales, c’est-à-dire qu’ils continuent de faire preuve de responsabilité, de prudence et de jugement. Nous nous attendons à ce que les équipes de direction tiennent compte, dans leurs décisions en matière de distributions de fonds propres, de tous les facteurs internes et externes — incluant les attentes et exigences du BSIF — avant d’en arriver à un plan d’action final.
Je vous remercie de votre attention.