Gestion des risques

CRITÈRES D’ÉVALUATIONNote de bas de page 1

RÔLE DE LA GESTION DU RISQUE

La fonction Gestion du risque supervise à titre indépendant la prestation de l’institution au chapitre de la gestion des risques liés à ses activités. Elle veille à la mise en place de processus efficaces pour :

  • identifier les risques actuels et nouveaux;

  • élaborer des systèmes d’évaluation et de quatification des risques;

  • établir des politiques, des pratiques et d’autres mesures de contrôle pour gérer les risques;

  • élaborer des limites de risque et les soumettre à l’approbation de la haute direction et du conseil d'administration;

  • surveiller la position de l’institution par rapport aux limites de risque approuvées;

  • faire rapport sur les résultats de la surveillance des risques à la haute direction et, le cas échéant, au conseil d'administration.

QUALITÉ DE LA SUPERVISION EXERCÉE PAR LA GESTION DU RISQUE

Les énoncés qui suivent décrivent les catégories de cotes appliquées à la supervision qu’exerce la fonction Gestion du risque.

La cote globale de la Gestion du risque tient compte de la pertinence de ses caractéristiques et de l’efficacité de son rendement dans l’exécution de son mandat, compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil des risques de l’institution. Les caractéristiques et des exemples d’indicateurs de rendement qui orientent le jugement de l’organisme de surveillance pour ce qui est de fixer une cote globale convenable sont énoncés ci‑dessous.

Supérieure

Les caractéristiques de la Gestion du risque respectent ou surpassent les attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution. Elle est d‘une grande efficacité. Ses caractéristiques et son rendement surpassent les attentes prudentielles.

Acceptable

Les caractéristiques de la Gestion du risque satisfont aux attentes prudentielle à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu du mandat, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution. Elle est efficace. Ses caractéristiques et son rendement satisfont aux attentes prudentielles.

Besoin d’amélioration

Les caractéristiques de la Gestion du risque satisfont généralement aux attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution, mais pourraient être améliorés à certains égards, sans quoi cela pourrait nuire à son efficacité à l’avenir ou dans des certaines circonstances. Elle est généralement efficace, mais doit améliorer sa prestation à l’égard d’aspects clés de son mandat. À condition d’être apportées sans tarder, les améliorations requises ne sont pas nature à soulever des craintes en matière de surveillance prudentielle. Ses caractéristiques ou son rendement dérogent parfois aux attentes prudentielles.

Inférieure

Les caractéristiques de la Gestion du risque sont nettement en deçà des attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution, ce qui pourrait nuire à son efficacité à l’avenir ou dans des certaines circonstances. Elle accuse de graves manquements au chapitre de l’efficacité et des correctifs doivent être apportés immédiatement. Ses caractéristiques ou son rendement satisfont rarement aux attentes prudentielles.

CARACTÉRISTIQUES DE LA GESTION DU RISQUENote de bas de page 2

Les critères qui suivent décrivent les caractéristiques qu’utilise le BSIF pour déterminer la qualité de la supervision exercée par la fonction de la Gestion du risque et des risques qui s’y rattachent, en tenant dûment compte de la sûreté et de la solidité de l’institution. L’application et la pondération des critères individuels dépendent de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution, et elles sont évaluées collectivement, de concert avec le rendement de la fonction, pour en établir l’efficacité globale.

Éléments essentiels Critères
1. Mandat

1.1 Mesure dans laquelle le mandat de la fonction établit :

  1. les objectifs et pouvoirs précis de l’ensemble de l’organisation à l’égard de ses activités;

  2. le pouvoir de superviser l’efficacité et la constance des pratiques de risque des unités opérationnelles;

  3. le pouvoir d’exécuter ses attributions de façon indépendante;

  4. le droit d’accès aux documents, renseignements et employés de l’institution;

  5. l’obligation de faire rapport périodiquement sur l’efficacité des processus de gestion du risque de l’institution et des risques globaux par rapport aux limites approuvées;

  6. le pouvoir d’effectuer le suivi des mesures prises par la direction dans la foulée des enjeux déterminés et des recommandations connexes.

1.2 Mesure dans laquelle le mandat de la fonction est communiqué au sein de l’institution.

2. Structure organisationnelle

2.1 Pertinence de la place et des pouvoirs du responsable la fonction au sein de l’organisation pour permettre à la fonction d’exécuter efficacement son mandat.

2.2 Mesure dans laquelle le responsable de la fonction a directement accès au premier dirigeant, à la haute direction et au conseil d'administration (ou à l’un de ses comités).

2.3 Pertinence de la structure organisationnelle de la fonction d’après le mandat, la portée, la complexité et le profil de risque de l’institution.

2.4 Mesure dans laquelle la fonction est indépendante de la gestion courante des risques et ne participe pas à des activités productrices de revenus ou à la gestion ou au rendement financier d’un secteur d’activité ou d’une série de produits.

3. Ressources

3.1 Adéquation des processus de la fonction au regard de l’établissement des exigences suivantes :

  1. le niveau des ressources nécessaire pour exécuter les attributions, dans la foulée des changements apportés aux activités opérationnelles et aux stratégies de l’institution, de même qu’à son contexte opérationnel;

  2. les qualités et compétences du personnel;

  3. les programmes de perfectionnement professionnel continu pour rehausser les compétences du personnel.

3.2 Adéquation des ressources et pertinence des qualités et des compétences collectives au regard de l’exécution du mandat de la fonction.

3.3 Adéquation des programmes en vigueur au regard du perfectionnement du personnel.

4. Méthodologie et pratiques

4.1 Adéquation des processus en vigueur au regard de l’examen et de la mise à jour les politiques, processus et limites de gestion du risque pour tenir compte de l’évolution sectorielle et de la propension de l’institution à prendre des risques.

4.2 Pertinence des politiques, pratiques et limites de gestion du risque, compte tenu des activités de l’institution et des risques qui s’y rattachent.

4.3 Mesure dans laquelle les politiques et pratiques de gestion du risque sont coordonnées avec les politiques et pratiques de gestion stratégique, des fonds propres et des liquidités.

4.4 Mesure dans laquelle les politiques, pratiques et limites de gestion du risque sont documentées, communiquées et intégrées aux activités courantes de l’institution.

4.5 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard de la surveillance de la position de l’institution par rapport aux limites approuvées, pour assurer un suivi opportun des écarts importants.

4.6 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard de la surveillance des tendances et de la déterminatgion des risques nouveaux, et des mesures à prendre pour donner suite efficacement aux imprévus importants.

4.7 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard de la modélisation et de la quantification des risques de l’institution.

5. Rapports

5.1 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard du rapport sur les enjeux cernés, ainsi que des recommandations à la direction des unités opérationnelles et, le cas échéant, à la haute direction et au conseil d’administration.

5.2 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard de la surveillance et du suivi du règlement des problèmes cernés

6. Supervision exercée par l’audit interne

6.1 Mesure dans laquelle le programme d’audit interne renferme des examens de la fonction Gestion du risque et de ses principaux contrôle, qu’il dispose des ressources suffisantes pour effectuer les examens, et la portée et la fréquence de ses examens sont suffisantes pour évaluer l’efficacité de la fonction Gestion du risque.

6.2 Adéquation des mesures en vigueur au regard de la communication, par le programme d’audit interne, des recommandations et du suivi de la fonction Gestion du risque.

7. Supervision exercée par la haute direction

7.1 Adéquation des politiques et pratiques de la haute direction au regard des mesures à prendre pour appuyer le conseil d’administration (ou l’un de ses comités) concernant :

  1. la nomination et(ou) la destitution, l’examen du rendement, la rémunération et le plan de relève du responsable de la fonction;

  2. le mandat et les ressources de la fonction (dotation et compétences);

  3. le plan de travail annuel de la fonction, y compris les modifications importantes qui lui sont apportées.

7.2 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard de la détermination de l’efficacité de la fonction, y compris de la communication des résultats à la haute direction et, le cas échéant, au conseil d'administration (ou à l’un de ses comités).

7.3 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard du rapport périodique des enjeux et recommandations à la haute direction et, le cas échéant, de leur signalement au conseil d’administration.

7.4 Adéquation des processus en vigueur au regard du perfectionnement des talents et de la planification de la relève pour les principaux rôles de la fonction.

7.5 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard des mesures prises pour garantir que le cadre de gestion de la propension à prendre des risques demeure pertinent par rapport au profil de l’institution, à son plan stratégique et à son contexte opérationnel.

8. Supervision exercée par le conseil d’administration (et ses comités)

8.1 Adéquation des politiques et des pratiques du conseil d’administration (ou de ses comités) au regard de l’approbation de ce qui suit :

  1. la nomination, l’examen du rendement, la rémunération et le plan de relève du responsable de la fonction de supervision;

  2. le mandat, le budget et les ressources (dotation et compétences) de la fonction;

  3. le plan de travail annuel de la fonction, y compris les modifications importantes qui lui sont apportées.

8.2 Mesure dans laquelle le conseil d’administration (ou l’un de ses comités) reçoit des rapports périodiques sur les tendances ou le risque généralisé qui influe sur l’organisation.

8.3 Mesure dans laquelle le conseil d’administration (ou l’un de ses comités) fait preuve d’une capacité d’agir de façon indépendante de la haute direction au moyen de pratiques comme les réunions périodiques prévues du conseil d’administration (ou de ses comités) et qui comprennent des séances en l’absence des membres de la haute direction.

9. Lien avec d’autres fonctions de supervision

9.1 Adéquation de l’intégration formelle du rôle et des responsabilités déterminées de la fonction de Gestion du risque au regard d’autres fonctions de supervision, le cas échéant.

RENDEMENT DE LA GESTION DU RISQUE

La qualité du rendement de la fonction Gestion du risque repose sur sa capacité de superviser efficacement l’identification et la gestion du risque, en tenant dûment compte de la sûreté et solidité de l’institution.

L’évaluation du BSIF tient compte de l’efficacité avec laquelle la fonction Gestion du risque permet d’anticiper, de déterminer et de quantifier des risques dans un contexte opérationnel dynamique et de superviser la gestion de ces risques à l’intérieur des limites de tolérance établies par le conseil d'administration. Le BSIF examine les indicateurs de rendement efficace de la gestion du risque pour orienter son jugement dans le cadre de ses activités de surveillance. Ces activités peuvent comprendre :

  1. des discussions avec les administrateurs et les membres de la direction, y compris l’agent principal de la conformité;

  2. l’évaluation des pratiques de supervision de la fonction et du traitement d’enjeux particuliers, notamment la dérogation aux limites approuvées;

  3. l’examen des rapports de gestion du risque et des rapports d’évaluation indépendante de la fonction;

  4. l’examen des comptes rendus des réunions du conseil d'administration ou du comité de gestion du risque, etc.

Parmi les exemples d’indicateurs qui pourraient servir à orienter l’organisme de surveillance dans son jugement, mentionnons la mesure dans laquelle la fonction Gestion du risque satisfait aux attentes que voici :

  1. faire activement le point sur les politiques, pratiques et limites, en réponse à l’évolution du secteur et de la stratégie, des activités opérationnelles et des limites de risque de l’institution;

  2. intégrer ses politiques, pratiques et limites à ses activités courantes et à ses politiques de gestion stratégique, des fonds propres et des liquidités;

  3. modéliser et quantifier les risques inhérents et participer activement à la mise au point de nouvelles initiatives pour garantir la mise en place de processus afin de déterminer correctement et d’atténuer les risques avant leur mise en œuvre;

  4. surveiller la position de l’institution au chapitre des risques par rapport aux limites approuvées et faire en sorte que les situations importantes de dérogation soient traitées sans tarder;

  5. fournir des rapports opportuns, exacts et pertinents qui permettent au conseil d’administration de comprendre l’exposition de l’institution en matière de propension à prendre des risques et de limites de risque, et les processus en place pour déterminer, quantifier et surveiller les risques, et souligner les exceptions par rapport aux politiques de gestion du risque;

  6. utiliser des outils de quantification et de suivi des risques suffisamment sensibles pour fournir des indicateurs de préalerte des tendances et circonstances néfastes; analyser de façon dynamique ces tendances et situations en faire le suivi pour garantir qu’elles sont traitées sans tarder;

  7. évaluer de façon proactive les activités, politiques et pratiques de prise de risques de l’institution, et les remettre positivement en question;

  8. examiner activement et efficacement les enjeux de gestion du risque déterminés à la suite d’événements internes et externes, ou à l’aide d’autres fonctions de contrôle;

  9. fournir périodiquement des rapports détaillés et indépendants des secteurs d’activité qui ne sont pas à l’étude au sujet de l’efficacité des processus de gestion du risque de l’institution et faire en sorte que les problèmes importants sont signalés sans tarder à la haute direction et au conseil d’administration.

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Les critères d’évaluation doivent être interprétés en fonction du Cadre de surveillance du BSIF.

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Note de bas de page 2

Exemples de documents que le BSIF pourrait examiner dans le cadre de l’évaluation de la fonction Gestion du risque : organigrammes, mandats, descriptions de tâches, profils de compétences de base et du personnel; politiques, pouvoirs et limites en matière de gestion du risque, documents sur les systèmes et des essais, cadre des produits et initiatives nouveaux, rapports préparés à l’intention de la haute direction et du conseil d'administration (ou d’un comité du conseil).

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