Allocution d’ouverture de l’actuaire en chef Assia Billig, Bureau de l’actuaire en chef, BSIF Colloque virtuel du Régime de pensions du Canada (RPC)

Date
Conférencier / Conférencière
Assia Billig, Bureau de l’actuaire en chef, BSIF

Assia Billig, Bureau de l’actuaire en chef, BSIF
Colloque virtuel du Régime de pensions du Canada (RPC) sur les perspectives démographiques, économiques et d’investissement pour le Canada de 2021 à 2050
13-15-17 septembre 2021

Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue au colloque du RPC, qui se tient en mode virtuel pour la première fois. J’espère que vous vous portez bien, ainsi que vos proches, en ces temps incertains et éprouvants qui perdurent. Je ne vous apprends probablement rien en mentionnant que ce colloque triennal a toujours eu lieu en présentiel. C’est évidemment à cause de la pandémie que nous le faisons à distance cette fois-ci; bien que les causes de ce changement n’aient rien de réjouissant, il y a un avantage à la nouvelle formule, c’est que vous pouvez y assister plus nombreux. Nous avons en effet avec nous plusieurs personnes représentant diverses organisations et des bureaux provinciaux, territoriaux et fédéraux, dont Emploi et Développement social Canada et le ministère des Finances. Merci à tous d’être là.

Comme vous le savez, je m’appelle Assia Billig, et je suis actuaire en chef. Le Bureau de l’actuaire en chef (BAC) est chargé de mener les évaluations actuarielles exigées par la loi pour le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse, le Programme canadien de prêts aux étudiants, les programmes d’Assurance-emploi et les régimes de pension et d’avantages sociaux de la fonction publique fédérale (Forces canadiennes, Gendarmerie royale du Canada, parlementaires, juges nommés par les instances fédérales et fonction publique). Le Bureau mène aussi, pour les Comptes publics, des évaluations actuarielles annuelles portant sur les régimes de retraite et d’assurance du secteur public fédéral et sur les prestations aux anciens combattants. Le BAC fait partie du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), mais son rôle en est nettement distinct.

L’équipe que je dirige et moi-même croyons fermement à l’importance de consulter des experts dans les domaines de la démographie, de l’économie et de l’investissement avant d’établir les hypothèses de nos rapports actuariels. C’est une des raisons d’être de ces colloques sur le RPC. Pour la neuvième édition, que nous inaugurons maintenant, nous sollicitons des avis d’experts sur les hypothèses à retenir pour le 31e Rapport annuel du RPC au 31 décembre 2021. Ce rapport sera le deuxième rapport triennal régulier comportant des projections à la fois pour le régime RPC de base et le régime supplémentaire. Comme ces deux volets suivent des approches distinctes, les tendances démographiques, économiques et d’investissement ont sur eux des effets différents; il ne faut donc pas sous-estimer l’importance de les faire reposer sur des hypothèses solides.

Les rapports actuariels sur le RPC font l’objet d’examens externes périodiques indépendants par les pairs qui sont approuvés par les ministres des Finances du Canada, des provinces et des territoires. Ces examens jouent un rôle crucial dans le processus d’évaluation du RPC : ils permettent de s’assurer que l’intégrité de l’information présentée dans les rapports actuariels sur le RPC est incontestable.

Conformément à l’avis du vérificateur général, le Government Actuary’s Department (GAD) du Royaume-Uni, qui est reconnu à l’échelle internationale pour ses travaux et ses recherches dans le domaine de la sécurité sociale, a supervisé l’examen par les pairs de tous les rapports triennaux depuis le vingt et unième.

Selon le dernier groupe de pairs indépendants, les travaux effectués par le BAC en lien avec le 30e rapport actuariel du RPC sont conformes à toutes les normes de pratique professionnelles et exigences législatives pertinentes. Le groupe a également conclu que les méthodes et les hypothèses utilisées dans le 30e Rapport étaient raisonnables, confirmant que les taux de cotisation prévus par la loi sont suffisants pour financer le RPC à long terme. Le rapport du comité comprend neuf recommandations portant sur divers aspects de l’évaluation, dont les rapports, la formation interne et la documentation du modèle.

Afin d’assurer une qualité continue, le BAC continuera de commander des examens externes par les pairs pour veiller à ce que ses rapports actuariels sur le RPC respectent des normes de pratique professionnelles rigoureuses et fournissent de judicieux conseils actuariels aux députés et aux Canadiens.

L’évaluation actuarielle du RPC se base sur des projections de revenus (cotisations et revenus de placement) et de dépenses (prestations et charges). Cela peut paraître simple, mais c’est en réalité un exercice qui fait appel à une multitude d’hypothèses sur l’avenir du Canada.

La première étape consiste à projeter la population du Canada, excluant le Québec, d’après des hypothèses démographiques pour la fécondité, la mortalité et la migration.

Pour calculer les cotisations, nous appliquons aux projections démographiques des taux hypothétiques de participation au marché du travail et d’emploi, et nous projetons les revenus d’emploi futurs, ce qui fait appel à des hypothèses portant sur différents facteurs comme les augmentations de salaire et la distribution des revenus. Quant aux revenus de placement, ils sont projetés en fonction de l’actif actuel du RPC de base et du RPC supplémentaire, des flux de trésorerie nets prévus (cotisations moins charges) et des hypothèses concernant la composition de l’actif et les taux de rendement.

Pour évaluer les prestations futures, il faut des hypothèses sur la retraite, l’invalidité et les décès pour les populations admissibles. La projection des prestations totales, y compris celles qui sont déjà en cours de paiement, nécessite d’autres hypothèses. Enfin, la projection des charges d’exploitation, excluant celles qui sont rattachées aux placements du RPC, se base sur la corrélation passée et prévue entre les dépenses et le total des revenus d’emploi, tandis que les charges d’exploitation des placements du RPC sont prises en compte dans le calcul du rendement.

Dans le cadre de l’établissement des hypothèses démographiques, économiques et d’investissement, il est important de garder une perspective à long terme et de ne pas se laisser influencer par les tendances à court terme. Toutefois, les hypothèses finales doivent également tenir compte des tendances à court et à moyen termes pour projeter la situation financière du RPC sur des décennies.

Or, les incertitudes sont nombreuses quant à l’évolution future de la démographie, de l’économie et des conditions d’investissement, surtout quand on pense à la pandémie et aux variants du virus de la COVID, aux changements climatiques, à l’écologisation de l’économie, à la retraite des baby boomers (déjà bien entamée), au vieillissement de la population, aux bas taux d’intérêt, au virage numérique, et j’en passe. Dans ce contexte, comment faire des projections fiables? C’est pourquoi nous considérons comme un privilège de pouvoir consulter des experts en démographie, en économie et en investissement sur les perspectives à long terme. Dans les circonstances actuelles marquées par la pandémie et les changements climatiques, le Bureau est également très intéressé par les perspectives à court et moyen termes.

Notre webinaire se déroulera sur trois après-midi cette semaine; chaque demi-journée portera sur des sujets que l’équipe d’évaluation du RPC du BAC considère comme particulièrement importants pour l’élaboration des hypothèses du 31e Rapport actuariel du RPC. Aujourd’hui nous nous pencherons sur la mortalité. Mercredi, nous parlons d’immigration, de marché du travail et de perspectives économiques. Enfin, vendredi, nous aborderons les implications du changement climatique sur les perspectives macro-économiques et les investissements.

Deux choses rendent ces colloques exceptionnels : premièrement la qualité de nos conférenciers et leur expertise particulière, et deuxièmement votre participation active. Par conséquent, je vous encourage à poser des questions et à formuler des commentaires. La réussite du colloque est déjà garantie par la qualité de nos conférenciers, mais nous pouvons faire un pas de plus en intégrant vos commentaires et vos questions dans une discussion dynamique et captivante.

J’invite maintenant François Boulé, actuaire principal au Bureau, à présenter nos premiers conférenciers. Je vous souhaite un excellent colloque.

Relations de presse
Colin Palmer