Mot d’ouverture de Ben Gully sur le rapport final du projet pilote d’analyse de scénarios liés au risque climatique

Discours -

Le projet pilote est une belle réussite. Ce genre d’exercice d’analyse de scénarios climatiques fait ressortir clairement les répercussions possibles du risque de transition, selon diverses conjectures climatiques. C’est aussi une occasion pour les institutions de parfaire leurs connaissances et leurs capacités en matière de gestion du risque. Pour cet exercice, nous avons examiné exclusivement le risque de transition. Nous nous pencherons plus tard sur les risques physiques liés aux changements climatiques.

L’analyse de scénarios suscite la réflexion et offre un cadre flexible pour explorer l’évolution possible des risques dans l’avenir. Cet exercice nous a permis de remettre en question les hypothèses habituelles en exerçant un esprit critique stratégique et en examinant différentes hypothèses sous-jacentes concernant la voie à suivre pour la transition.

Nous avons également profité de l’occasion pour mieux comprendre les pratiques de gouvernance et de gestion du risque des institutions participantes, de même que leur niveau de préparation concernant l’analyse du risque climatique. Nous avons découvert que la plupart des institutions financières commencent tout juste à développer leurs capacités d’évaluation du risque de transition et à utiliser l’analyse de scénarios climatiques pour mesurer le risque. Dorénavant, nous avons l’intention de faire participer un plus grand nombre d’institutions à l’analyse de scénarios pour qu’elles puissent parfaire leurs capacités de gestion du risque au fil du temps. Le BSIF publiera également un projet de ligne directrice sur la gestion du risque climatique qui fera l’objet de consultations au cours de l’année.

Nous avons par ailleurs constaté l’importance de présenter des informations pertinentes. Une meilleure communication de renseignements permet aux acteurs du secteur financier de faire fond sur des informations claires, comparables et uniformes en ce qui concerne les risques climatiques et les occasions connexes. Nous sommes conscients que les efforts entrepris à l’échelle internationale en vue de dégager un consensus au sujet d’un cadre mondial de présentation de rapports sur la durabilité s’échelonneront sur une longue période. Ce sera aussi le cas pour l’élaboration d’une norme reflétant la réalité du Canada. Le BSIF évaluera l’état de préparation du marché à la communication obligatoire d’information financière relative aux changements climatiques dans le respect des recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques. Pour ce faire, on cherchera notamment à déterminer les obstacles, les possibilités et l’incidence globale sur le marché de l’adoption généralisée des recommandations, surtout dans le cas des petites institutions financières non cotées en bourse.

Les résultats du projet pilote ne sont pas une prévision ni une prédiction. Ils devraient toutefois servir à alimenter la discussion et à mieux comprendre les répercussions des changements climatiques sur les modèles d’affaires en place.

Dans l’ensemble, nous avons conclu que le coût potentiel de reporter la prise de mesures stratégiques confirme l’urgence de nos travaux sur le risque climatique. Nous devons veiller à ce que le système financier demeure résilient pour composer avec diverses conjectures graves, mais plausibles en matière de transition. À court terme, nous mettrons donc l’accent sur la promotion d’une solide gestion du risque auprès des entités réglementées. La question de savoir si les institutions financières devraient conserver des fonds propres supplémentaires pour se protéger contre les risques financiers découlant de la transition climatique dépendra de l’efficacité de la gestion du risque. Ce sont précisément ces travaux sur la gestion du risque qui nous aideront à déterminer le coussin de fonds propres nécessaire au maintien de la résilience du système financier jusque dans les années 2030.

La Banque du Canada et le BSIF demeurent déterminés à mieux comprendre et à mieux évaluer le risque climatique qui pèse sur l’économie canadienne et le système financier du pays, et s’engagent tous deux à soutenir les institutions financières dans les efforts qu’elles déploient pour parfaire leur capacité en matière d’évaluation et de gestion du risque climatique. Le BSIF est aussi conscient que les coûts d’adaptation ne seront pas les mêmes partout au pays, et qu’il se doit de bien comprendre les répercussions sur les économies locales. C’est pourquoi, à terme, nous adopterons un régime réglementaire agile qui tient compte des conséquences variables, et qui cherche à les réduire au minimum.

C’est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.

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