Haute direction

CRITÈRES D’ÉVALUATIONNote de bas de page 1

RÔLE DE LA HAUTE DIRECTION

La haute direction est chargée de mettre en œuvre les décisions du conseil d’administration et de diriger les activités de l’institution en fonction des pouvoirs qui lui sont délégués par le conseil d’administration, conformément aux lois et règlements applicables. Parmi ses principales attributions, mentionnons :

  • soumettre à l’approbation du conseil d’administration le plan d’affaires la stratégie et les initiatives stratégiques importantes de l’institution à court et à long terme;

  • élaborer, aux fins d’approbation par le conseil d’administration, le cadre de propension à prendre des risques, le cadre de contrôle interne, les codes d’éthique et de déontologie, et les politiques et plans importants en matière de gestion des fonds propres et des liquidités;

  • recommander à l’approbation du conseil d’administration la nomination, l’examen du rendement, la rémunération et le plan de relève du premier dirigeant et d’autres membres importants de la haute direction, y compris les responsables des fonctions de supervision;

  • préparer, aux fins d’approbation par le conseil d’administration, le mandat, les ressources et les budgets des fonctions de supervision;

  • préparer, aux fins d’approbation par le conseil d’administration, les plans d’audit interne;

  • fournir des conseils utiles au sujet des objectifs organisationnels, des plans, des stratégies, de la structure et des politiques importantes de l’institution;

  • présenter au conseil d’administration des renseignements, des options et d’éventuels compromis et des recommandations pour lui permettre de se concentrer sur les principaux enjeux et prendre sans tarder des décisions éclairées.

QUALITÉ DE LA SUPERVISION EXERCÉE PAR LA HAUTE DIRECTION

Les énoncés suivants décrivent les catégories de cotes d’évaluation de la supervision exercée par la haute direction au sujet des activités de l’institution et des risques connexes, compte tenu de la sûreté et la solidité de l’institution.

La cote globale accordée à la haute direction découle de la pertinence de ses caractéristiques et de l’efficacité de son rendement au chapitre de l’exécution de son mandat, compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution. Les caractéristiques et des exemples d’indicateurs de rendement qui orientent le jugement de l’organisme de réglementation pour déterminer la cote globale pertinente sont énoncés ci‑après.

Supérieure

Les caractéristiques de la haute direction respectent ou surpassent les attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution. Elle est d’une grande efficacité. Ses caractéristiques et son rendement surpassent les attentes prudentielles.

Acceptable

Les caractéristiques de la haute direction satisfont aux attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu du mandat, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution. Ses caractéristiques et son rendement satisfont aux attentes prudentielles.

Besoin d’amélioration

Les caractéristiques de la haute direction satisfont généralement aux attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution, mais pourraient être améliorées à certains égards, sans quoi cela pourrait nuire à son efficacité à l’avenir ou dans des certaines circonstances. Elle est généralement efficace, mais doit améliorer sa prestation à l’égard d’aspects clés de son mandat. À condition d’être apportées sans tarder, les améliorations requises ne sont pas nature à soulever des craintes en matière de surveillance prudentielle. Ses caractéristiques ou son rendement dérogent parfois aux attentes prudentielles.

Inférieure

Les caractéristiques de la haute direction sont nettement en deçà des attentes prudentielles à l’égard de ce qui est considéré nécessaire compte tenu de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution, ce qui pourrait nuire à son efficacité à l’avenir ou dans certaines circonstances. Elle accuse de graves manquements au chapitre de l’efficacité et des correctifs doivent être apportés immédiatement. Ses caractéristiques ou son rendement satisfont rarement aux attentes prudentielles.

CARACTÉRISTIQUES DE LA HAUTE DIRECTIONNote de bas de page 2

Les critères qui suivent décrivent les caractéristiques qu’utilise le BSIF pour déterminer la qualité de la supervision des activités de l’institution par la haute direction, et des risques qui s’y rattachent, en tenant dûment compte de la sécurité et de la stabilité de l’institution. L’application et la pondération des critères individuels dépendent de la nature, de la portée, de la complexité et du profil de risque de l’institution, et elles sont évaluées collectivement, de concert avec le rendement de la haute direction, pour en établir l’efficacité globale.

Éléments essentiels Critères
1. Mandat

1.1 Mesure dans laquelle le conseil d’administration a délégué au premier dirigeant la tâche d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et pratiques de gestion efficace des activités de l’institution, entre autres :

  1. la gestion stratégique (p. ex., la stratégie à court et à long terme);

  2. la gestion des risques (y compris le Cadre des gestion de la propension à prendre des risques);

  3. la gestion des fonds propres et des liquidités;

  4. le contrôle interne (y compris le cadre de contrôle interne);

  5. la conduite professionnelle;

  6. une politique de rémunération de toutes les ressources humaines conforme aux Principles for Sound Compensation du Conseil de stabilité financière (CSF).

1.2 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de la délégation des attributions du premier dirigeant à d’autres membres de la haute direction, et de l’examen périodique de la pertinence des attributions déléguées.

1.3 Pertinence des mandats confiés aux membres de la haute direction et mesure dans laquelle ils définissent de façon précise les pouvoirs, les attributions et les comptes à rendre. Mesure dans laquelle ces mandats sont communiqués dans l’ensemble de l’institution.

1.4 Pour ce qui est des fonctions de supervision (p. ex., audit interne, gestion des risques, finance, conformité, actuariat), mesure dans laquelle la haute direction :

  1. soumet à l’approbation du conseil d’administration la nomination, l’examen du rendement et les plans de relève des responsables de la fonction;

  2. veille à ce qu’ils aient les pouvoirs, l’indépendance et les ressources nécessaires pour exécuter leurs mandats;

  3. donne au titulaire l’accès illimité à la haute direction et au conseil d’administration;

  4. surveille l’efficacité des fonctions de supervision.

2. Structure organisationnelle

2.1 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de l’examen périodique de la structure organisationnelle de l’institution.

2.2. Pertinence de la structure organisationnelle de l’institution.

3. Comités

3.1 Mesure dans laquelle les comités de la haute direction servent à superviser la gestion des activités importantes et des risques connexes.

3.2 Mesure dans laquelle les mandats des comités de la haute direction sont définis avec précision et communiqués à l’ensemble de l’institution.

4. Expertise

4.1 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de l’examen périodique des qualités, des connaissances, des compétences et de l’expérience que doit posséder la haute direction pour exercer ses fonctions.

4.2 Pertinence des qualités, des connaissances, des compétences et de l’expérience disponibles pour permettre à la haute direction d’exercer ses fonctions.

4.3 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de la sélection, de la nomination et du remplacement des membres de la haute direction.

4.4 Mesure dans laquelle les programmes de perfectionnement des cadres sont offerts aux membres de la direction.

5. Pratiques

5.1 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de l’établissement des objectifs opérationnels, des stratégies et des plans, et du suivi du rendement de l’institution par rapport à ces éléments.

5.2 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de l’examen périodique de l’adéquation et de l’efficacité de la gestion des fonds propres et des liquidités de l’institution.

5.3 Mesure dans laquelle les politiques et pratiques de gestion des risques :

  1. visent l’ensemble de l’institution;

  2. sont liées à la gestion stratégique des fonds propres et des liquidités;

  3. sont prudentes dans le cadre du profil de risque de l’institution, et harmonisées avec le cadre de propension de l’institution à prendre des risques et avec sa politique de rémunération;

  4. sont réévaluées périodiquement pour en dégager la pertinence;

  5. sont communiquées aux personnes compétentes dans l’ensemble de l’institution.

5.4 Adéquation des processus, techniques et critères en vigueur au regard de la détermination, de la quantification, du contrôle et du signalement en temps réel des risques importants, et des mesures à prendre pour veiller à l’observation des politiques et des pratiques approuvées en matière de gestion du risque.

5.5 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard de l’examen périodique du cadre de contrôle de l’organisation et des procédures.

5.6 Adéquation des politiques et des pratiques en vigueur au regard du contrôle de l’observation des lois, règlements et lignes directrices applicables.

5.7 Mesure dans laquelle les politiques et pratiques de ressources humaines accordent la priorité au recrutement, au perfectionnement et à la conservation du personnel chevronné, et à la motivation au sein de l’institution.

5.8 Mesure dans laquelle les programmes de rémunération favorisent la prise de risque prudente et correspondent aux objectifs stratégiques à long terme de l’institution.

5.9 Adéquation des politiques et pratiques en vigueur au regard de la communication et de la divulgation de l’information aux intéressés.

5.10 Mesure dans laquelle les politiques et pratiques de gestion favorisent la saine gouvernance au sein de l’entreprise et la déontologie.

6. Supervision exercée par le  conseil d’administration

6.1 Mesure dans laquelle la haute direction doit obtenir l’approbation du conseil d’administration pour :

  1. le plan d’affaires la stratégie et les initiatives stratégiques importantes de l’institution à court et à long terme;

  2. son cadre de propension à prendre des risques, son cadre de contrôle interne, ses codes d’éthique et de déontologie, et ses politiques et plans importants en matière de gestion des fonds propres et des liquidités;

  3. la nomination, l’examen du rendement, la rémunération et la relève des membres importants de la haute direction;

  4. le mandat, les ressources et les budgets des fonctions de supervision;

  5. les plans d’audit interne et externe.

6.2 Mesure dans laquelle la haute direction demande l’avis du conseil d’administration pour :

  1. les politiques opérationnelles, de gestion des risques et de gestion de crise importantes, et leur efficacité;

  2. le rendement opérationnel et l’efficacité de la gestion des risques.

6.3 Mesure dans laquelle tous les enjeux importants sont divulgués et discutés de façon intégrale, ouverte et opportune avec le conseil d’administration (ou ses comités).

6.4 Mesure dans laquelle des politiques et pratiques efficaces sont en place pour le signalement des principaux enjeux établis au conseil d'administration.

RENDEMENT DE LA HAUTE DIRECTION

La qualité du rendement de la haute direction repose sur son efficacité pour ce qui est de superviser l’exécution de stratégies approuvées et de gérer efficacement les activités de l’institution, tout en préservant la sûreté et la solidité de cette dernière.

Cette évaluation tient compte de la capacité de la haute direction d’atteindre efficacement les objectifs opérationnels de l’institution tout en maintenant une culture de gouvernance et de contrôle pertinente. Le BSIF recherche des indicateurs de rendement efficace de la haute direction pour former son jugement dans le cadre de ses activités de surveillance.  Ces activités peuvent comprendre :

  1. des discussions avec les administrateurs et les membres de la direction;

  2. l’évaluation des pratiques de supervision de la haute direction et la façon dont certains enjeux sont abordés;

  3. l’évaluation des plans d’affaires; l’examen de l’information de gestion et des rapports d’audit;

  4. l’examen des comptes rendus des réunions de la haute direction, etc.

Parmi les exemples d’indicateurs qui pourraient être utilisés pour permettre à l’organisme de surveillance de former son jugement, mentionnons la mesure dans laquelle la haute direction satisfait aux attentes que voici :

  1. élaborer des stratégies et des plans pour atteindre des objectifs fonctionnels à la fois pertinents et prudents, compte tenu du contexte réglementaire, concurrentiel et économique, et surveiller périodiquement l’exécution des plans approuvés pour faire en sorte que les objectifs soient atteints ou que les stratégies soient correctement rajustées pour tenir compte de l’évolution de la situation commerciale ou économique;

  2. surveiller activement le respect des politiques, des mesures de contrôle de l’organisation, des procédures et des exigences de conformité approuvées; veiller à l’application de mesures pertinentes et opportunes pour corriger les lacunes éventuelles, y compris les enjeux qui lui sont soumis par d’autres fonctions de contrôle et organismes de réglementation; et veiller à ce que les systèmes d’information de gestion renferment des renseignements opportuns et pertinents à l’appui des attributions de supervision;

  3. être capable de recruter, de perfectionner et de conserver dans ses rangs du personnel chevronné, de maintenir un bon moral, et veiller à ce que des collaborateurs relevant directement de sa compétence comprennent bien leurs attributions et les tiennent redevables de s’en acquitter;

  4. établir une ligne de conduite descendante appropriée et favorise une culture du risque qui insiste sur l’intégrité de la gestion des risques et l’exécution de tâches d’une manière conforme à l’éthique;

  5. tenir le conseil d'administration et ses comités bien informés, et en temps opportun, de la situation du marché, des débouchés stratégiques et des préoccupations, du rendement opérationnel et des enjeux qui pourraient influer sensiblement sur le bien‑être de l’institution. Cette mesure tient également compte de la qualité de l’information fournie au conseil d’administration, ce qui lui permet de prendre rapidement des décisions éclairées;

  6. signaler rapidement les problèmes importants au conseil d’administration.

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Les critères d’évaluation doivent être interprétés en fonction du Cadre de surveillance du BSIF.

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Note de bas de page 2

Exemples de documents que le BSIF pourrait examiner dans le cadre de l’évaluation de la haute direction : organigrammes, mandats, descriptions de tâches, compétences de base et des profils du personnel, plans de reprise des activités, politique sur les conflits d’intérêts, politiques globales, pouvoirs et limites, cadre d’initiatives et de produits nouveaux, programmes de rémunération, plans stratégiques et documents connexes, compte rendu des réunions du conseil d'administration,trousses d’information.

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