Propriétés du document
- Type de publication : Ligne directrice
- Catégorie : Comptabilité
- Version originale : mars 1995
- Révision : juillet 2010
- No : C-1
- Public : SAV / SAM
Selon la ligne directrice du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire
(CBCB) Sound Credit Risk Assessment and Valuation for Loans (SCRAVL), diffusée en juin 2006, la haute direction d’une institution doit veiller à ce que celle-ci utilise des méthodes adéquates d’évaluation du risque de crédit et des mécanismes efficaces de contrôle interne afin calculer les provisions en se conformant systématiquement aux politiques et aux procédures de l’institution, au régime comptable applicable et aux consignes de l’organisme de surveillance.
La présente ligne directrice fournit aux institutions financières
fédérales des directives additionnelles relatives à la norme IAS 39,
des Normes internationales d’information financière (IFRS) de
l’International Accounting Standards Board (IASB). Elle a pour
but de compléter, mais non de contredire, les directives contenues dans la
norme IAS 39. En outre, le BSIF encourage l’intégration des principes
énoncés en détail dans le document du CBCB sur la SCRAVL au processus
d’évaluation du risque de crédit.
Elle s’applique aux instruments financiers classés à leur coût amorti en
vertu de la norme IAS 39. Bien que les instruments financiers hors bilan
ne soient pas visés par la présente, le BSIF s’attend qu’un processus tout
aussi rigoureux soit mis en œuvre pour appuyer les provisions pour pertes
sur créances au titre des expositions hors bilan qui ne sont pas calculées
à leur juste valeur, notamment certaines garanties et acceptations
bancaires, lettres de crédit, lignes de crédit inutilisées et substituts
de prêts. Les provisions pour pertes sur créances au titre des expositions
hors bilan sont consignées avec les autres passifs, conformément à la norme IAS
37.
Il n’est pas nécessaire d’appliquer la présente ligne directrice aux
instruments financiers établis à leur coût amorti dont le montant est
négligeable. À ce propos, consulter les paragraphes 29 et 30 du Cadre de
préparation et de présentation des états financiers des IFRS, sur
l’importance relative.
Constatation de la dépréciation
La dépréciation doit être constatée selon les dispositions de la norme
l’IAS 39 et elle doit tenir compte
des événements générateurs de pertes qui y sont précisées. Comptes tenu
des événements décrits au paragraphe 59 (a-f) de la norme IAS 39 et, plus
particulièrement de l’impact d’importantes difficultés financières que
pourrait connaître l’émetteur ou le débiteur, le non-respect d’un contrat,
notamment un défaut ou un manquement au titre des versements de capital ou
d’intérêt, et d’un revirement négatif du dossier des emprunteurs, le BSIF estime que les conditions
énoncées ci-après sont synonymes d’improductivité. En outre, le BSIF
constate que ces conditions ne doivent pas limiter la constatation
antérieure des pertes issues de la dépréciation, conformément à la norme
IAS 39 :
-
le paiement à l’égard d’un dépôt auprès d’une
institution financière réglementée ou d’un prêt restructuré est en
retard depuis au moins 90 jours, selon les dispositions du contrat;
-
le paiement afférent à tout autre prêt (à l’exception
de prêts sur carte de crédit) est en retard depuis 90 jours, selon les
dispositions du contrat, à moins que le prêt soit entièrement garanti,
que la créance soit en voie de recouvrement et que les efforts en vue
de recouvrer les sommes exigibles permettent, selon toute
vraisemblance, de rembourser la créance ou de rétablir la qualité du
titre dans les 180 jours suivant le premier jour de retard du
paiement, selon les dispositions du contrat; ou
-
le paiement relatif à un prêt est en retard de 180
jours, selon les dispositions du contrat. Les prêts sur carte de crédit pour lesquels on a enregistré un retard de
paiement de 180 jours doivent être radiés.
À noter que ces conditions ne sont pas synonymes d’improductivité dans les
365 jours suivant le premier jour de retard du paiement lorsque le prêt
est garanti ou assuré par un gouvernement du Canada (fédéral ou
provincial) ou un organisme du gouvernement du Canada, ou que la validité
de la créance n’est pas contestée et, par conséquent, que l’événement
générateur de perte n’influe pas sensiblement sur les flux de trésorerie
estimatifs futurs de l’instrument financier ou du groupe d’instruments
financiers à leur coût amorti.
Mesure de la dépréciation
La mesure de la dépréciation des instruments financiers détenus à leur
coût amorti est régie par les articles 58 à 65 de la norme IAS 39 des IFRS
et l’AG84-AG93.
Pour déterminer la suffisance de la provision pour dépréciation des
instruments financiers détenus à leur coût amorti, dans chaque cas où les
montant estimatifs réalisables ont été mesurés par actualisation des flux
de trésorerie futurs prévus, le personnel du BSIF chargé des inspections
s’attend d’être en mesure de déterminer sans difficulté les éléments
suivants :
-
le montant qui représente le manque à gagner entre les flux de
trésorerie futurs prévus non actualisés de l’instrument financier à
son coût amorti et sa valeur comptable;
-
le montant découlant de l’actualisation des flux de trésorerie futurs
prévus à la date de versement de l’intérêt réel inhérent au prêt.
En outre, le personnel du BSIF chargé des inspections pourrait décider
d’obtenir des renseignements dans le cadre d’inspections sur place ou au
moyen de demandes d’information, pour déterminer si :
-
la fonction d’examen interne de l’institution est vigoureuse et permet
de mettre suffisamment à l’épreuve et de documenter la conformité
interne des cotes de risque de crédit de l’institution aux critères
d’établissement;
-
les méthodes et systèmes qui permettent à l’institution de déterminer,
de classer, de surveiller et d’examiner sans perdre de temps les
instruments financiers à leur coût amorti et qui comportent des
problèmes de qualité du crédit sont de qualité adéquate;
-
des renseignements convenables au sujet de la qualité du crédit du
portefeuille et des provisions et réserves connexes sont fournis
périodiquement à la haute direction,
sans perdre de temps;
-
les procédures utilisées par l’institution pour établir les provisions
au titre de chaque instrument financier à son coût amorti qui est
frappé de dépréciation sont prudentes et tiennent compte de critères
telle une évaluation à jour des sûretés et des prédictions des flux de
trésorerie fondées sur l’évaluation actuelle de la conjoncture
économique;
-
les provisions sont suffisantes par rapport à l’exposition totale au
risque de crédit à l’intérieur du portefeuille.
Il incombe à la haute direction de chaque
institution de superviser et de surveiller la dépréciation et les méthodes
d’évaluation du risque de crédit. Ainsi, ils doivent surveiller le bien
fondé des méthodes d’évaluation du risque de crédit et des mécanismes de
contrôle interne pour déterminer la dépréciation. Les institutions doivent
utiliser des politiques et procédures uniformes d’évaluation du risque de
crédit d’une période à l’autre, de même que des notions et procédures de
mesure pour les éléments connexes.
Voir la ligne directrice Gouvernance d’entreprise pour obtenir des précisions sur les attentes du BSIF à l’égard du conseil d’administration d’une institution en ce qui a trait aux politiques opérationnelles, commerciales, de gestion du risque et de gestion de crise.
Constatation dans les résultats
Pour tenir un relevé complet des montants radiés et recouvrés dans le
compte de dépréciation des instruments financiers conservés à leur coût
amorti, le BSIF s’attend à ce que ces derniers soient consignés dans ce
compte plutôt que déclarés directement dans l’état des résultats à titre
de débit ou de crédit de la charge de prêts douteux. Les montants radiés
et recouvrés, qui sont imputés ou crédités au compte de dépréciation, sont
à déclarer dans l’état des résultats à titre de débit ou de crédit de la
charge de dépréciation à la fin de la période pour laquelle le solde de
clôture du compte de la provision est établi.
Lorsque des paiements subséquents (relativement aux intérêts ou au
principal) sont reçus à l’égard d’instruments financiers conservés à leur
coût amorti, le BSIF s’attend à ce qu’ils soient consignés comme une
réduction de la valeur comptable de l’instrument financier. Lorsque la
valeur comptable d’un instrument financier conservé à son coût amorti est
entièrement radié, les paiements subséquents sont portés au crédit de la
provision.
Le BSIF s’attend que le revenu d’intérêt soit constaté sur la valeur des
instruments financiers douteux après amortissement à l’aide du taux
d’intérêt appliqué aux flux de trésorerie futurs aux fins de la mesure de
la perte pour instruments douteux.