Notes d’allocution pour Penny Lee, directrice principale, Secteur de la surveillance des sociétés d’assurance, Séance d’information sur la gestion des risques dans le secteur de l’assurance multirisque de 2019, Toronto, Ontario, Le 28 octobre 2019

Introduction

Merci de participer à notre 11e édition de la séance d’information sur la gestion des risques dans le secteur de l’assurance multirisque.

Cette activité est très prisée par les intervenants du secteur et d’habitude, il y a plus de gens intéressés à y assister que de places disponibles. Elle est importante pour le BSIF, mais aussi pour l’industrie, car elle permet aux participants de comprendre ce que chacun fait et la voie que nous suivons.

Depuis la séance d’information de l’année dernière, mise à part la récente élection fédérale, il y a eu un événement de taille. Nous avons en effet dévoilé notre Plan stratégique qui se trouve maintenant sur notre site Web.

Les objectifs qui y sont énoncés portent sur les questions des risques financiers et non financiers, sur les mesures à prendre pour augmenter notre propre efficacité et sur notre démarche pour conserver l’appui des Canadiens et la coopération du secteur financier.

Nous ne nous sommes fixé que quatre objectifs, mais ils sont complets.

Voici ce que nous voulons.

  • Raffermir la résilience des entités réglementées à l’égard des risques financiers.
  • Mieux les préparer à déceler les risques non financiers et accroître leur résilience à l’égard de ces risques.
  • Améliorer notre agilité et notre efficacité opérationnelle tout en assurant une gérance responsable de nos ressources.
  • Conserver l’appui des Canadiens et la coopération du secteur des services financiers en faisant preuve de transparence et en rendant compte de nos activités.

Les deux premiers objectifs reconnaissent qu’il importe de raffermir la résilience des institutions réglementées et de tenir compte de la nature changeante de leurs expositions aux risques.

Aujourd’hui, nous aborderons des points qui soulignent l’importance de la résilience des institutions et qui ont le potentiel de reprofiler le secteur et les activités de ses acteurs.

Prenons, par exemple, l’ampleur et la portée des conséquences de l’adoption de la norme IFRS 17 qui laissent entendre que nous continuerons à en parler pendant un certain temps encore. Le résultat que nous visons, c’est d’instaurer des normes comptables mondiales pour les contrats d’assurance qui soient solides et comparables.

Même si l’on s’attend à ce que l’IASB retarde un peu la mise en œuvre de l’IFRS 17, il y a certainement assez de travail pour que l’on soit tous occupés. Nous aimerions que les assureurs soient fin prêts à la date limite prévue au départ. Nous aurons ainsi le temps d’observer, d’analyser et de peaufiner avant que la norme ne soit mise en application partout dans le monde. Le secteur canadien pourra donc conserver une longueur d’avance sur ses pairs et profiter des avantages plus rapidement.

Enfin, les fonds propres seront toujours un volet important de l’évaluation de la vigueur financière et les modifications apportées au TCM nous aideront à nous tenir au courant des risques qui changent constamment, des faits nouveaux dans la mesure des risques, des pratiques commerciales qui évoluent et des risques non financiers en pleine expansion.

De plus, nos travaux dans le dossier de l’étalonnage des risques liés aux tremblements de terre nous ont aidés à comprendre le niveau de préparation des assureurs aux catastrophes et leur capacité à gérer ces risques afférents. Après la pause, vous aurez droit à un exposé intéressant à ce sujet.

Comme vous le savez tous, la mise à jour de notre cadre de réassurance afin de mieux tenir compte des expositions importantes que nous avons observées aux risques liés à l’émission de polices dont le montant de garantie est très élevé et du recours à la réassurance concentrée auprès d’une seule ou de quelques contreparties, souvent des réassureurs affiliés non agréés, est pour nous un projet clé. Nous consacrons beaucoup de temps et d’efforts à veiller à ce que nos lignes directrices concordent avec les pratiques de l’industrie et favorisent les comportements qui conviennent en matière de gestion des risques. Les travaux se poursuivent et vous en apprendrez davantage à ce sujet plus tard ce matin.

Il y a peu de domaines qui méritent plus d’attention de la part des organismes de réglementation, des assureurs et des institutions financières de tout genre que les risques liés aux changements climatiques. Le secteur de l’assurance multirisque a pris beaucoup d’avance sur ses homologues du secteur financier dans la gestion de l’incidence de ces risques, car il s’occupe des risques physiques et de la gestion financière de ceux ci depuis des décennies, mais il n’est certainement pas le seul à être exposé au risque macroéconomique que représentent les changements climatiques. L’impact sur les institutions financières dont les passifs sont à long terme ne s’est pas encore fait sentir et il devrait être très important.

Avec les changements climatiques, le risque physique, le risque de placement et le risque de responsabilité se modifient. Chaque risque a ses propres particularités, mais ensemble, ils plaident fort pour un examen attentif et exhaustif des pratiques, des expositions et des outils d’atténuation courants.

C’est pour cette raison que le BSIF s’est joint à 22 pays membres du Sustainable Insurance Forum (SIF). Le SIF est un réseau de chefs de file de la surveillance et de la réglementation des sociétés d’assurance qui cherchent à mieux comprendre notamment les questions de viabilité du secteur de l’assurance et à y donner suite.

Tous ces éléments viennent s’ajouter à notre programme déjà bien rempli et nous devons donc nous assurer que nos organismes et nos cultures soient en mesure de tenir compte des nouveaux risques tout en continuant à gérer les sources mieux connues des risques traditionnels.

Pour ce faire, il faut trouver de nouvelles approches et de nouveaux outils et aussi garder un œil attentif aux changements internes et externes qui pourraient être contre productifs.

Afin de tenir compte des menaces croissantes engendrées par les risques non financiers – par exemple, risques inhérents à la cybernétique, aux nouvelles technologies et aux tiers –, le BSIF a mis sur pied un nouveau groupe chargé de se concentrer sur ces risques. Nous l’avons fait pour être en mesure de prendre les devants face à ces risques de plus en plus nombreux.

Comme le mentionnera notre prochain conférencier, dans le cadre de ce nouveau domaine, un groupe a été mis sur pied et il sera chargé d’évaluer les risques liés à la culture et à la déontologie dans les institutions financières fédérales. Cela peut sembler bizarre au Canada où la déontologie n’est habituellement pas associée à une question de nature prudentielle.

Nous savons toutefois que les problèmes de culture et de déontologie peuvent rapidement engendrer des risques d’atteinte à la réputation et en bout de ligne mener à des pertes financières – ce ne sont pas les exemples qui manquent. Nous constatons qu’il faut adopter une démarche plus proactive et tournée vers l’avenir pour cerner ces préoccupations sous l’angle de la gouvernance des institutions et y donner suite.

Les défis qui nous attendent ne se limitent pas à une institution, à un problème ou à un organisme de réglementation.

Il est indispensable de maintenir un dialogue ouvert avec les intervenants de l’industrie et les autres spécialistes de la réglementation pour garantir notre propre stabilité future.

J’espère que vous avez tous appris quelque chose aujourd’hui à propos du travail et de l’approche du BSIF. J’espère surtout que vous profiterez de l’occasion pour discuter avec les conférenciers du BSIF qui sont ici aujourd’hui afin de mieux comprendre ce qui nous attend.

Merci.