Déclaration liminaire du surintendant Peter Routledge, Webémission du BSIF sur la gestion du risque dans le secteur des institutions de dépôt
Jeudi 9 décembre 2021
LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Merci pour cette présentation, Jamey. Bonjour à tous et bienvenue à notre webémission sur la gestion du risque dans le secteur des institutions de dépôt. Pour ceux d’entre vous, probablement peu nombreux, qui ne me connaissent pas encore, je m’appelle Peter Routledge et je suis le surintendant des institutions financières.
Avant tout, je tiens à souligner que je m’adresse à vous depuis le territoire ancestral non cédé de la Première Nation Anishnaabeg. La possibilité qui m’est donnée d’être présent sur ce territoire me remplit de gratitude. Je suis par ailleurs conscient que les personnes qui se joignent à nous aujourd’hui travaillent peut‑être sur un autre territoire traditionnel autochtone.
L’établissement de relations de confiance et la réconciliation avec nos compatriotes d’origine autochtone passent indéniablement par une prise de conscience de notre histoire commune. Dans cette optique, je ne saurais trop vous recommander la lecture du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Trouver un juste équilibre entre risque et rendement
S’il va sans dire que je connais bien les problèmes auxquels sont confrontées les institutions de dépôt canadiennes, c’est la première fois que je participe à ce type de webémission depuis que j’ai pris mes fonctions de surintendant des institutions financières, en juin dernier.
Le sujet qui nous occupe aujourd’hui est crucial et on ne peut plus d’actualité. Nul besoin de souligner que la gestion du risque est depuis longtemps une pierre angulaire de notre organisme. De fait, c’est un élément central de notre mandat : « Le BSIF bonifie un cadre réglementaire conçu pour gérer le risque ».
En vertu de ce même mandat, le BSIF se doit aussi de protéger les droits des déposants, des souscripteurs, des créanciers et d’autres parties, en tenant compte de la nécessité pour les institutions financières « de faire face à la concurrence et de prendre des risques raisonnables ».
De toute évidence, il y a là un subtil équilibre à trouver, et il est essentiel d’y parvenir. Si la haute direction et le conseil d’administration sont, en fin de compte, responsables de leurs décisions, la faillite d’une institution financière peut avoir des répercussions en cascade qui fragilisent d’autres institutions, ainsi que le système dans son ensemble et la confiance des consommateurs à son égard.
Voilà pourquoi nous organisons ces webémissions.
À mesure que les risques prennent de l’ampleur, il devient de plus en plus important d’appliquer des pratiques de gestion du risque bien rodées. Les efforts que nous sommes résolus à déployer pour comprendre et gérer le risque doivent évoluer de pair avec la mutation de l’environnement de risque dans lequel les institutions financières fédérales (ou IFF) et, en particulier, les institutions de dépôt, exercent leurs activités.
La gestion du risque en action : réserve pour stabilité intérieure et dividendes
C’est non sans une pointe de fierté que je souligne que l’un des volets, relativement nouveau, du cadre de gestion du risque des plus grandes institutions de dépôt canadiennes affiche un bilan irréprochable. Je fais bien sûr référence à la réserve pour stabilité intérieure (ou RSI), créée en 2018.
La RSI, qui s’applique aux banques d’importance systémique intérieure canadiennes, a en effet prouvé son utilité au moment où la COVID-19 a commencé à faire la une des journaux, entraînant dans son sillage volatilité et incertitude économique.
Le 13 mars 2020, quand nul ne pouvait plus douter de la gravité de la COVID-19, le BSIF a décidé de fixer le taux de la réserve pour stabilité intérieure à 1,00 % des actifs pondérés en fonction du risque, soit un abaissement de 1,25 %. Cette réduction a favorisé la capacité d’absorption des pertes des six banques d’importance systémique canadiennes, tout en leur donnant accès à environ 300 milliards de dollars supplémentaires pour accorder des prêts. L’abaissement du taux de la RSI a donc permis de soutenir l’octroi continu de prêts pendant la pandémie, sans pour autant que les banques ne manquent à leurs obligations en matière de fonds propres, ce qui était exactement l’objectif.
L’année dernière, au moment où nous avons abaissé le taux de la RSI, nous avons également décidé, par mesure de précaution, d’informer toutes les IFF que nous nous attendions à ce qu’elles interrompent les augmentations des dividendes réguliers et de la rémunération des dirigeants, et suspendent les rachats d’actions ordinaires.
Je suis ravi de souligner que nous avons supprimé cette attente le 4 novembre. Depuis, les institutions financières peuvent donc de nouveau augmenter les dividendes réguliers et accroître la rémunération des dirigeants, et, sous réserve de l’approbation du surintendant, racheter des actions ordinaires.
Ainsi, la responsabilité des décisions à cet égard a été rendue au conseil d’administration et à la haute direction des IFF, à qui elle se doit d’incomber.
Historiquement, les dirigeants des institutions financières canadiennes ont, dans la plupart des cas, fait preuve de modestie, d’humilité et d’un grand sens des responsabilités dans leurs décisions sur l’orientation stratégique de l’institution et les distributions de fonds propres.
Comme je l’ai dit le 4 novembre, au BSIF, nous attendons des dirigeants des IFF qu’ils poursuivent dans la même veine et qu’ils élargissent leur définition de « saine gestion des activités et des finances », comme le font d’ailleurs de plus en plus de dirigeants d’entreprise, d’entrepreneurs, d’investisseurs et d’organisations internationales et multilatérales.
Il ne fait aucun doute que, d’ici quelques années, la pandémie de COVID-19 se révèlera avoir été un événement extraordinaire inédit qui a mis à l’épreuve la résilience de notre pacte économique et social. Si les institutions financières canadiennes s’en sont relativement bien tirées pendant cette période, le plus gros des coûts financiers de la pandémie a été assumé, de manière disproportionnée, par de nombreux Canadiens qui n’avaient pas la capacité à en supporter les conséquences.
Voilà pourquoi je crois que le conseil d’administration et la haute direction des IFF canadiennes sauront tenir compte de la complexité de leur environnement – et de leur bilan plutôt favorable – au moment de prendre des décisions sur les distributions de fonds propres. Ils accepteront le poids et les devoirs particuliers qui découlent de leur réussite et des attentes plus larges qu’ont leurs investisseurs au regard des questions environnementales, sociales et de gouvernance. Par conséquent, ils sauront faire preuve d'humilité dans leurs décisions à cet égard, décisions qui consolideront la réputation de leur institution et répondront aux attentes du BSIF en matière de saine gestion du risque.
Les services financiers : un secteur en constante évolution
Si le secteur s’en est si bien tiré par le passé, pourquoi est-il désormais plus urgent d’assurer une bonne gestion du risque? Qu’est-ce qui a changé?
Force est de constater que le regain d’incertitude que nous avons observé ces dix ou vingt dernières années n’a pas commencé, et ne se terminera pas, avec la pandémie. La croissance fulgurante des transactions numériques, l’essor des cryptomonnaies et d’autres progrès technologiques ont entraîné dans leur sillage la création de nouveaux modèles d’affaires et un bouleversement des modèles traditionnels.
À présent, nous avons l’impression que, chaque jour, nous sommes sur le point de faire un grand saut dans le futur. Ce vent de changement sans précédent est source de formidables possibilités, bien sûr, mais aussi de risques qui peuvent se manifester de manière inédite.
Changements climatiques et nouveaux risques
Le risque climatique, qui découle des incroyables progrès économiques réalisés ces 250 dernières années, fait partie des grandes mutations auxquelles je viens de faire référence. Il est indéniable que le climat de la planète change, et les risques d’ordre prudentiel associés à ces changements sont multiples.
En effet, les changements climatiques font non seulement peser des risques sur des institutions de dépôt comme la vôtre, mais aussi sur le système financier et l’économie en général.
Tout d’abord, ils entraînent des risques physiques, tels que les dommages causés aux biens de valeur à la suite de phénomènes météorologiques extrêmes qui leur sont directement attribuables.
Viennent ensuite les risques de responsabilité, comme le risque juridique et le risque d’atteinte à la réputation que peut présenter le financement, par une institution financière, de projets d’exploitation de combustibles fossiles et d’autres mesures considérées comme contribuant aux changements climatiques.
Il convient par ailleurs de souligner que le risque climatique se distingue des autres risques du fait qu’il englobe le risque de transition.
Je ne sous-entends pas ici que les risques causés par les fluctuations des cycles économiques et commerciaux sont nouveaux – bien sûr qu’ils ne le sont pas.
Et pourtant, depuis la première révolution industrielle, nous chauffons nos maisons et alimentons nos appareils avec des combustibles fossiles. Aujourd’hui, 250 ans plus tard, la source d’énergie qui fait tourner notre économie, et sur laquelle reposent notre société et notre mode de vie, est sur le point de changer. Elle
doit changer.
Cette transformation, cette transition vers une économie qui dépend de sources d’énergie plus propres, et donc plus écologiques, entraînera des bouleversements dont l’ampleur exacte n’est pas encore connue. Toutefois, un récent projet pilote mené par le BSIF et la Banque du Canada nous donne quelques pistes à ce sujet.
En effet, il y a un an, le BSIF, la Banque du Canada et six institutions financières ont uni leurs forces pour réaliser un projet pilote visant à modéliser divers scénarios de transition. Le rapport final sera rendu public au début de l’année prochaine. Je peux toutefois déjà vous dire que l’analyse qui y est présentée a donné des résultats fascinants, mais qui donnent à réfléchir.
À titre d’exemple, selon cette analyse, si tous les secteurs de l’économie sont appelés à contribuer à cette transition, certains en subiront les effets, tandis que d’autres pourraient en bénéficier. Les résultats ont également révélé que pour un pays exportateur de produits de base comme le Canada, les répercussions macroéconomiques pourraient être importantes en raison de la variation du prix de ces produits sur les marchés mondiaux.
Cet après-midi, avec Stéphane Tardif, nous discuterons de notre approche et de notre stratégie en matière de politiques pour veiller à ce que les mesures qui sont prises par BSIF cadrent avec l’ampleur et l’urgence du risque climatique.
Cela dit, avant d’aborder ce sujet, je m’en voudrais de ne pas prendre une minute pour parler d’un autre risque, celui de ne rien faire, ou de ne pas agir assez vite ou avec suffisamment de détermination.
Le mois dernier, nous avons publié les commentaires reçus dans le cadre de la consultation sur le risque climatique que le BSIF a tenue au premier semestre de 2021.
Nous avons constaté que, pour ce qui est de la définition de leur propension à prendre des risques et de leur stratégie d’atténuation des risques liés aux changements climatiques, les IFF n’en sont pas toutes au même stade. De nombreuses IFF ont même indiqué qu’elles commençaient tout juste à réfléchir à la meilleure manière de s’attaquer à cette question.
En outre, pour revenir au projet pilote sur les changements climatiques mené avec la Banque du Canada, l’analyse des scénarios a montré que le fait de retarder la mise en œuvre de politiques climatiques accentuera les répercussions sur l’économie dans son ensemble et augmentera le risque de déstabilisation du système financier.
En tant qu’organisme de réglementation chargé de surveiller les institutions financières fédérales et les régimes de retraite privés du Canada, je peux vous assurer que nous nous intéressons de très près aux changements climatiques et que nous investissons dans la gestion des risques qui y sont associés. Nous nous attendons à ce que, vous aussi, vous preniez des mesures à cet effet.
La technologie entraîne des changements radicaux… et des risques
À l’ère du 21e siècle, on ne parle plus d’une, mais de plusieurs révolutions industrielles. De fait, il est désormais communément admis que les progrès technologiques et numériques de ces dernières années ont ouvert la voie à une
quatrième révolution industrielle.
Les gains qui ont pu être réalisés grâce à la technologie numérique, sur le plan économique et social, ont créé de grandes richesses et dopé la productivité et l’efficacité dans la quasi-totalité des industries et secteurs de l’économie.
Cependant, comme l’expliquera plus en détail Mohamad Al-Bustami dans le prochain segment, ces progrès s’accompagnent inévitablement de risques.
À l’instar du risque climatique, on distingue différentes sous‑catégories de risque lié aux technologies, lequel s’entend du « risque découlant de l’insuffisance, de la perturbation, de la défaillance, de la perte ou de l’utilisation malveillante des systèmes, de l’infrastructure, des personnes ou des processus de technologie de l’information qui comblent et appuient les besoins opérationnels, pouvant entraîner des pertes financières ».
Le risque lié aux technologies comprend donc, d’une part, des risques « internes », en quelque sorte. Je pense par exemple à une stratégie numérique qui serait mal mise en œuvre et qui entraînerait une perte de productivité et d’activité.
Il s’agit là d’un risque opérationnel classique, type de risque que la majorité des institutions financières savent gérer.
D’autre part, on distingue des risques « externes ». Par exemple, une panne généralisée des services infonuagiques qui empêcherait toute transaction entre l’institution et ses clients.
Autre exemple, encore plus grave : une cyberattaque destructrice commanditée par un État qui entacherait la réputation de l’institution et l’exposerait à des poursuites.
S’il peut être plus difficile de se prémunir de ce type de risques, nous devons trouver des moyens d’y parvenir. Je pense ici par exemple à un système, fondé sur la collaboration, qui favoriserait l’échange rapide d’informations, de renseignements et de données sur les menaces facilement exploitables.
Il va de soi que, tandis que nous nous attaquons à ces nouvelles catégories de risque, les risques bien connus, comme le risque opérationnel ou le risque de crédit, ne continuent pas moins de peser sur les institutions. Si nous gérons ces risques financiers et non financiers « fondamentaux » quasiment depuis les origines du système financier, ils évoluent eux aussi, et nous devons maintenir notre vigilance à leur égard.
C’est pourquoi ces prochaines années, le BSIF continuera de s’intéresser à ces risques bien connus en tenant compte de leur évolution, et de l’évolution des pratiques de gestion qui s’y rattachent, ainsi que de leur interaction avec les nouvelles catégories de risque. Je laisse néanmoins le soin à Elspeth Bowler et à Robert Dougall de vous en dire plus à ce sujet tout à l’heure.
Les trois P : un état d’esprit fondé sur la gestion du risque
À ce stade, vous vous dites sans doute que les sujets à analyser aujourd’hui ne manquent pas. En effet, les questions à l’ordre du jour nous donnent amplement matière à réflexion.
Il me semble qu’il convient, avant tout, de se poser la question suivante : quel état d’esprit un organisme de réglementation moderne et agile doit-il favoriser pour s’assurer que les risques actuels et émergents sont bien pris en compte?
En clair, nous voulons favoriser un état d’esprit fondé sur la
préparation, les
partenariats et la
prudence, état d’esprit auquel nous nous attendons à ce que vous, tout comme le personnel du BSIF, adoptiez.
Commençons par la
préparation. En fait, nous avons déjà abordé cet aspect, du moins en partie : la flambée de COVID-19 était difficilement prévisible ou évitable, mais les mesures rapides que nous avons prises ont été efficaces, car nous étions tous bien préparés.
Si le BSIF était prêt à abaisser le taux de la réserve pour stabilité intérieure afin de permettre aux banques de continuer à octroyer des prêts, vos institutions n’étaient pas moins prêtes à gérer la crise. Pour preuve, nombre d’entre vous ont collaboré avec la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour offrir des reports de versements hypothécaires aux ménages les plus vulnérables. Vous avez réduit les taux d’intérêt sur les produits de prêt à la consommation comme les cartes et marges de crédit. Vous avez également renoncé aux frais sur les services bancaires aux particuliers pour de nombreux Canadiens.
Si nous avons pu, collectivement, prendre ces mesures, c’est parce que nous étions tous bien préparés. De fait, nous avions, au préalable, mis en place un système qui nous donnait accès aux niveaux de fonds propres nécessaires pour réagir rapidement à la pandémie et à l’instabilité économique qui en a découlé.
Passons maintenant à la notion de
partenariats. John Donne, poète anglais du 15e siècle, écrivait : « aucun homme n’est une île ». Je me permets ici de le paraphraser pour avancer qu’« aucune
organisation n’est une île ». Nous traversons cette crise ensemble, et nous devons nous serrer les coudes dans l’intérêt général.
Vous êtes effectivement nos partenaires dans la réglementation prudentielle du système financier canadien. Vous nous fournissez des données à jour qui alimentent nos modèles, et votre coopération nous permet de nous occuper, de manière rapide et optimale, des différentes questions de surveillance.
Le BSIF travaille également en partenariat avec de nombreux organismes, que ce soit à l’échelle internationale, avec le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, ou nationale, avec l’Association des banquiers canadiens, pour n’en citer que deux.
La notion de partenariat est indissociable de celle de prédictibilité. Nos attentes à votre égard sont claires, et les vôtres envers nous devraient l’être tout autant. C’est le fondement même d’un partenariat solide.
Pour finir, penchons-nous sur la notion de
prudence (probablement la clef de voûte) sur laquelle repose l’ensemble de ce système. À titre d’organisme de réglementation prudentielle, nous nous attachons souvent à l’interprétation officielle : exiger des institutions financières qu’elles respectent les normes de fonds propres et de liquidité.
La prudence, toutefois, est un trait de caractère humain plus basique qui transcende la réglementation financière. C’est un mécanisme de survie : on pèse les avantages que l’on pourrait tirer, si on a raison, par rapport aux inconvénients auxquels on pourrait s’exposer, si on a tort, et on agit en conséquence.
La prudence est donc bien souvent de mise, surtout lorsqu’il s’agit de gérer de grosses sommes d’argent qui, essentiellement, ne nous appartiennent pas. Je vous renvoie ici au mandat du BSIF et à la formule « prendre des risques
raisonnables ».
Le risque est une constante, mais notre approche en la matière ne l’est pas. À mesure que les circonstances évoluent, les risques que nous constatons, et notre tolérance à leur égard, évoluent eux aussi immanquablement. Un niveau de risque qui était acceptable hier pourrait ne plus l’être demain.
La prudence nous impose de réévaluer constamment les risques et de rajuster notre approche pour y faire face, tout en vérifiant le caractère raisonnable de ces risques.
Comme je l’ai dit le 4 novembre quand j’ai annoncé la suppression de nos attentes temporaires concernant les distributions de fonds propres, nous attendons du conseil d’administration et de la haute direction des institutions financières qu’ils continuent à faire preuve de modestie, d’humilité et d’un grand sens des responsabilités au moment de prendre des décisions à cet égard, une approche qui leur a bien réussi jusqu’à présent.
Pour ce faire, ils devront bien tenir compte des attentes qu’ont leurs investisseurs au regard des questions sociales et de gouvernance, et agir de manière à consolider la réputation de leur institution et à répondre aux attentes du BSIF en matière de saine gestion du risque.
L’évolution du BSIF : nouveaux risques, nouvelles approches
Au BSIF, nous avons bien conscience que pour innover, il faut prendre des risques. C’est pourquoi notre organisme a entamé un processus de transformation pour se préparer à répondre aux perspectives et aux difficultés que présente notre environnement de risque.
Ce « plan directeur », comme nous l’appelons, nous obligera à revoir la manière dont nous avons envisagé les choses jusqu’ici, ce qui, en soi, est une forme de risque. Je suis néanmoins convaincu que le BSIF doit être prêt à faire face à des épisodes de volatilité et d’incertitude récurrents, et peut-être plus fréquents que ceux observés ces vingt dernières années.
Cette « nouvelle normalité » que nous voyons poindre à l’horizon imposera l’adoption d’une nouvelle approche; il est urgent et impératif pour le BSIF d’opérer une véritable transformation, car une simple réforme ne saurait suffire.
Cette transformation passera par un rajustement de la manière dont nous accomplissons notre mandat pour nous assurer que tout ce que nous faisons au BSIF vise avant tout à renforcer la confiance du public dans le système financier canadien.
Elle nous demandera également de faire évoluer notre culture afin qu’elle prospère face à l’incertitude, et face à la complexité de ce nouvel environnement de risque. En bref, nous ferons preuve de courage et d’audace au moment de prendre des décisions, décisions qui seront guidées par notre propension à prendre des risques et qui reposeront sur des analyses et des données de qualité exceptionnelle.
En outre, nous prendrons rapidement les mesures qui s’imposent en veillant à bien expliquer en quoi elles constituent un bon compromis à l’égard des risques.
Nous devrons cependant, avant tout et en toutes circonstances, faire preuve de prudence. En tant que partenaires, le BSIF et les institutions financières avec lesquelles il collabore doivent envisager les choses sous le même angle prudentiel et s’attaquer aux mêmes préoccupations d’ordre prudentiel.
Conclusion
Dans les prochaines heures, plusieurs porte-parole du BSIF vous donneront leur éclairage sur les principaux risques qui pèsent actuellement sur le système financier canadien. Puis, en fin de journée, un groupe d’experts constitué de collègues du Comité de surveillance des institutions financières vous offriront une perspective plus large, et des plus intéressantes, sur ces risques émergents qui se profilent « à l’horizon ».
J’espère que vous vous réjouissez à l’idée, d’une part, d’écouter les autres exposés prévus au programme et, d’autre part, de travailler encore longtemps avec le BSIF dans une optique de préparation, de partenariats et de prudence.
De notre côté, soyez assurés qu’il nous tarde de collaborer avec vous pour veiller à ce que notre secteur soit dans les meilleures conditions pour gérer les innombrables changements auxquels nous faisons face aujourd’hui, et que nous devrons affronter demain.
En faisant preuve d’humilité, de rigueur et d’une grande capacité à nous adapter et à prospérer – qualités qui ont défini le secteur des services financiers au Canada jusqu’ici – je suis convaincu que, ensemble, nous y parviendrons.
Merci.