Propriétés du document
- Type de publication : Ligne directrice
- Version originale : Novembre 1992
- Refonte : Novembre 2005
- Refonte : Janvier 2010
- No : E-4A
- Public : SSE
Introduction
Aux termes de l’article 573 de la Loi sur les sociétés d’assurances
(LSA), une entité étrangère ne peut garantir de risques au
Canada sans le consentement du surintendant, et sous réserve que
les risques en question correspondent aux branches d’assurance précisées
dans son ordonnance d’agrément. Lorsqu’elle obtient ce consentement,
toutes les activités d’assurance qu’elle exerce au Canada, y compris
la garantie de risques au Canada, doivent satisfaire toutes les
exigences de la Partie XIII de la LSA, notamment au chapitre de
la tenue de livres et de l’acquisition d’éléments d’actif.
La présente ligne directrice décrit les attentes du BSIF à l’égard
du rôle de l’agent principal (AP) d’une société étrangère
et s’applique aux activités des succursales canadiennes d’entités
étrangères.
Ces entités sont ici désignées collectivement succursales de
sociétés étrangères (SSE). Sont également abordées dans la
présente les attentes en matière de tenue de livres et de documents
à l’agence principale. Il est à noter que, la présente ne reprenant
pas toutes les obligations et exigences législatives et réglementaires;
le BSIF s’attend à ce que l’agent principal consulte l’ensemble
des dispositions pertinentes des lois et règlements. Enfin, il voudra
aussi consulter les autres lignes directrices, préavis et décisions
ayant valeur de précédent visant les SSE.
Conformément à son cadre de surveillance axée sur les risques,
le BSIF évalue les SSE en fonction des attentes énoncées dans la
présente ligne directrice et des autres lignes directrices visant
les SSE.
1. Rôle de l’agent principal
Les sociétés étrangères qui établissent une succursale au Canada
sont tenues de nommer un AP.
Comme on peut le lire dans la ligne directrice sur la gouvernance
d’entreprise, le BSIF s’attend à que l’AP supervise la gestion
de la SSE, y compris les questions de régie d’entreprise qui ont
trait à la succursale. Ainsi, le BSIF s’attend à ce que l’AP soit
tenu responsable des activités de la SSE. Or, le BSIF reconnaît
que la nature, la portée, la complexité et le profil de risques
des SSE peuvent influer sur la manière dont l’AP s’acquitte de son
rôle à l’égard des attentes énoncées dans la présente ligne directrice.
L’AP peut déléguer certaines responsabilités de la succursale
aux employés de celle-ci. Par ailleurs, il peut conclure des modalités
avec l’établissement principal, une autre entité du groupe ou un
tiers. Le BSIF s’attend à ce que toute situation où l’AP n’est pas
directement imputable d’une fonction importante (p. ex., la gestion
des polices souscrites par la succursale canadienne) soit documentée
par écrit sous forme de mandat, de politique ou d’entente sur le
niveau de service de la SSE. Les modalités conclues avec l’établissement
principal, une autre entité du groupe ou un tiers seraient réputées
être de l’impartition en vertu de la ligne
directrice B-10 du BSIF Impartition d’activités, de fonctions
et de méthodes commerciales. Le BSIF s’attendrait pas conséquent
à ce que la SSE respecte les modalités de la ligne directrice B-10
lorsqu’elle impartit des fonctions et activités. La ligne directrice
B-10 énonce les attentes du BSIF à l’égard de la gestion de divers
types de modalités d’impartition, y compris les domaines visés par
une entente d’impartition par écrit. La ligne directrice B-10 comporte
aussi des attentes précises à l’égard des modalités où le fournisseur
de services est un apparenté d’une SSE.
Même si l’AP ne peut assumer directement toutes les responsabilités
ou prendre directement en charge toutes les activités, le BSIF s’attend
à ce qu’il soit imputable des activités de la SSE. Donc, quelle
que soit la personne ou la société chargée des diverses fonctions,
le BSIF s’attend à ce qui suit de la part de l’AP.
- Veiller à ce que la SSE formule des objectifs, stratégies et
plans administratifs clairs et précis et à ce que le BSIF puisse
les consulter aux bureaux de l’agence principale. La SSE n’étant
pas une entité juridique mais bien une prolongation de l’établissement
principal, l’AP devrait soumettre au siège social les projets
qu’il envisage pour la SSE, et lui en rendre compte, afin de s’assurer
qu’ils correspondent aux objectifs.
- Être convaincu du caractère adéquat des politiques et des procédures
(c.-à-d., systèmes de contrôle) instaurées pour gérer les risques,
peu importe l’endroit où peuvent se trouver les mécanismes de
contrôle.
- Recevoir des rapports suffisamment complets et fréquents pour
comprendre et surveiller les affaires de la SSE.
- Entreprendre ou obtenir périodiquement une évaluation indépendante
de la pertinence et de l’efficacité des mécanismes de contrôle.
L’évaluation indépendante peut être faite par des particuliers
ou des groupes à qui ce rôle a été confié, par exemple, vérification
interne ou gestion des risques (de la succursale ou de l’établissement
principal) ou des tiers compétents.
L’AP devrait s’assurer que les politiques et procédures
visant à gérer les éléments d’actif et de passif figurant dans les
livres et registres et les comptes connexes de la SSE (p. ex., dépôts,
investissements et placés en fiducie) sont robustes. Par exemple,
le BSIF s’attend à ce que l’AP voit à ce que toutes les primes des
polices reçues au Canada et émanant d’activités d’assurances au
Canada soient déposées directement dans un compte bancaire canadien
établit au nom de la SSE.
Il ne devrait être possible d’accéder aux comptes de la SSE dans
les banques et(ou) les sociétés de fiducie qu’avec la signature
de l’AP ou son remplaçant officiel (ses remplaçants officiels) qui
est résident canadien (qui sont résidents canadiens).
L’AP doit voir à ce que la SSE se conforme aux lois et règlements
applicables et qu’il mène ses activités et affaires d’une manière
qui respecte les lignes directrices du BSIF pertinentes. Par exemple,
le BSIF s’attend à ce que l’AP soit responsable au premier chef
de garantir que la SSE a suffisamment d’éléments d’actif placés
en fiducie pour couvrir ses éléments de passif et les marges requises.
Pour d’autres renseignements sur les questions de conformité, prière
de consulter la ligne directrice E-13 du BSIF Gestion
du respect de la législation.
Même si l’AP peut déléguer la responsabilité de la gestion quotidienne
à d’autres, le BSIF s’attend à ce que l’AP soit en mesure de vérifier
l’état annuel. Par conséquent, le BSIF s’attend à ce que l’AP comprenne,
ou voit à ce que les personnes menant des activités en rapport avec
la SSE comprennent, les lois, règlements et lignes directrices pertinents
ainsi que les activités et les dossiers de la SSE, notamment ses
éléments d’actif et de passif, revenus et dépenses.
2. Exigences en matière de tenue de livres
Le mandat confié au BSIF comporte l’examen et l’analyse périodiques
des activités et affaires de chaque SSE.
À cette fin, la LSA stipule que les SSE sont tenues de conserver
certains livres à l’agence principale.
On trouvera des précisions à ce sujet dans l’Annexe.
Quand les livres relatifs aux activités de la SSE sont traités
ailleurs qu’à l’agence principale, il est impératif d’en faire une
sauvegarde adéquate et de la remettre à l’agence principale pour
garantir que les livres conservés au Canada sont à jour à la fin
de chaque jour ouvrable.
Le BSIF reconnaît que certains dossiers comptables ne sont peut-être
disponibles que selon un cycle comptable mensuel ou trimestriel,
mais cela n’annule pas l’exigence en question à l’égard des autres
dossiers.
Le BSIF s’attend à ce que les dossiers conservés au Canada soient
suffisamment détaillés pour :
-
permettre à l’AP de s’acquitter des responsabilités qui lui
incombent à l’égard des activités de la SSE;
-
permettre au BSIF d’examiner et d’analyser les activités et
affaires de la SSE;
-
permettre au BSIF d’administrer les activités de la SSE si
le surintendant prend le contrôle des éléments d’actif de la
SSE.
Si l’information disponible n’est pas suffisante, le BSIF peut
l’exiger, s’il y a lieu
.
Annexe: Livres tenus par les SSE
i. Type de livres
Le BSIF s’attend à ce que les livres conservés par une SSE au
Canada comportent un jeu complet des dossiers comptables, des registres,
des journaux et des balances des comptes relativement aux activités
d’assurances au Canada de la SSE qui sont suffisamment détaillés
pour comprendre et vérifier les éléments d’actif et de passif, les
revenus et les dépenses consignés dans les états réglementaires
et permettre aux surveillants d’évaluer le profil de risque de la
SSE. De plus, le surveillant doit pouvoir accéder aux personnes
à qui l’AP a peut-être délégué des responsabilités au sein de la
succursale ou au moyen d’une entente avec l’établissement principal,
une autre entité du groupe ou un tiers.
Les livres concernant les activités d’une SSE qui doivent être
conservés conformément aux alinéas 647(1)b) et c)
de la LSA comportent ce qui suit.
- Les livres comptables complets.
- Les registres des polices, l’original ou une photocopie de
toutes les polices au titre desquelles la SSE garantit des risques
au Canada (y compris les polices pouvant couvrir des risques à
l’extérieur du Canada), les demandes de police et les demandes
de changement de police.
- Les registres des sinistres, les dossiers complets des sinistres,
y compris l’avis et la preuve des sinistres, la date du règlement,
les dossiers des paiements des sinistres, les détails des sinistres
non payés et les montants recouvrables, les rapports des ajusteurs
et les documents à l’appui.
Pour appuyer les livres susmentionnés, le BSIF s’attend à ce que
la SSE conserve les dossiers suivants.
- Les détails des placements, des instruments dérivés, des actifs
gagés, etc.
- Les documents de travail avec renvoi pertinent aux pistes de
vérification pour appuyer les états financiers / états réglementaires.
- Les relevés bancaires, les registres des chèques, le rapprochement
bancaire mensuel, les pièces justificatives et reçus ayant trait
aux opérations canadiennes et les pièces confirmant que les montants
dus au titre des activités d’assurance de la SSE ont été versés
au compte bancaire au Canada.
- Les dossiers à l’appui des montants dus à l’établissement principal
et aux entités du même groupe (s’il y a lieu), ou en provenant.
- Les pièces justificatives en matière d’imposition.
- Les rapports sur le mouvement des polices et les montants des
réserves.
- Les registres des primes précisant les primes souscrites, acquises
et non acquises.
- La liste des avances sur police, les montants en dépôt par
police, les intérêts créditeurs ou débiteurs connexes et l’original
ou une copie des demandes d’avance sur police.
- Le registre complet des placements, y compris les déclarations
de placement, un résumé du revenu de placement issu de l’assurance
et des autres opérations, la documentation à l’appui, y compris
les registres des titres (notamment l’information concernant les
titres de la SSE détenus à l’extérieur du Canada), le registre
des hypothèques et les conventions hypothécaires.
- La documentation à l’appui des comptes débiteurs et créditeurs
(dus aux agents, courtiers, souscripteurs et autres ou en provenant).
- Les registres de la réassurance pour les hypothèses et les
cessions comportant des détails sur les données de la souscription
par traité, les primes, les pertes, les commissions, etc., les
soldes dus aux sociétés de réassurance ou en provenant et les
documents sources à l’appui.
- L’analyse du compte de l’établissement principal.
Voici d’autres documents qui pourraient permettre à l’AP de s’acquitter
de ses responsabilités et(ou) de faciliter le processus de surveillance.
- Une description du système comptable.
- Des copies de toutes les ententes, y compris celles d’impartition
avec l’établissement principal et les entités du groupe.
- Des copies signées de tous les marchés importants pour la SSE
portant sur le fonctionnement administratif de la SSE;
- Des copies des politiques et des pratiques régissant les opérations
de la SSE au Canada.
- Un organigramme à jour indiquant les rapports hiérarchiques
au sein de la SSE et envers l’établissement principal et(ou) les
autres entités du groupe.
- Les renseignements concernant les ressources humaines et la
feuille de paye.
- La liste évolutive des personnes (et leurs coordonnées) chargées
des principales fonctions administratives et dans laquelle on
précise l’emplacement des services responsables lorsqu’ils se
trouvent ailleurs qu’à l’agence principale.
- Les détails de toute question litigieuse en cours.
- Les renseignements signalétiques recueillis au moment où chaque
particulier est devenu un souscripteur
ou un client de la SSE et les coordonnées à jour de la personne-ressource.
- Les copies signées des accords de réassurance et des modifications
connexes, les certificats de réassurance facultatifs, les contrats
collectifs et les ententes des agents;
- Les rapports actuariels, y compris les rapports d’évaluation,
les rapports d’examen externe, les études actuarielles, etc.,
et la documentation à l’appui.
- Les analyses appuyant la suffisance de la marge des éléments
d’actif au Canada sur les éléments de passif au Canada par rapport
au niveau cible de la SSE et au niveau de surveillance cible établi
dans les lignes directrices du BSIF, y compris les résultats des
simulations de crise et des analyses de scénarios.
ii. Forme des livres
Une SSE peut préparer et tenir à jour des registres en copie papier
ou électronique, pourvu que les copies électroniques puissent être
reproduites en forme écrite intelligente dans un délai raisonnable
.
Le BSIF doit pouvoir obtenir cette information sans engager de frais
supplémentaires et en utilisant des applications commerciales facilement
disponibles. Pour certains types de renseignements, par exemple,
accords de réassurance ou dossiers sur des activités plus complexes,
il se peut que les registres électroniques reproduits ne soient
pas suffisants aux fins de l'examen du BSIF. Celui-ci peut exiger
que l'information sur copie papier soit disponible à la succursale
au Canada, s'il y a lieu. Les systèmes d’information de la SSE doivent
être en mesure de générer des rapports appropriés comportant de
l’information pertinente et adéquate pour faciliter la prise de
décisions de gestion et d’offrir et de tenir à jour une piste de
vérification permettant de vérifier les états réglementaires.